Depuis quelques années, de plus en plus d'automobilistes cherchent à améliorer le confort de conduite en posant un film solaire sur les vitres de leur voiture. Meilleure isolation thermique, réduction de l’éblouissement, confidentialité accrue… les avantages sont nombreux. Pourtant, la réglementation française encadre strictement cette pratique, notamment lorsqu’il s’agit des vitres avant du véhicule.

Si vous vous demandez quelles vitres peuvent être légalement teintées avec un film solaire, cet article fait le point complet. Entre transparence minimale imposée par la loi, risques en cas de non-conformité, et solutions autorisées, mieux vaut être bien informé avant de faire poser ce type d’équipement. Car au-delà du confort ou de l’esthétique, c’est surtout une question de sécurité routière et de légalité.

Que dit la loi sur la pose de films solaires sur les vitres de voiture ?

Avant de choisir un film solaire pour votre voiture, il est essentiel de comprendre ce que dit la loi. Entre limites de transparence, contrôle technique et sécurité routière, la réglementation française encadre strictement la teinte des vitrages.

Le décret 2016-448 et la règle des 70 % de TLV

Depuis le 1er janvier 2017, la réglementation française impose des restrictions très précises sur la pose de films solaires sur les vitres des voitures, en particulier pour les vitrages situés à l’avant du véhicule. Ce cadre légal est défini par le décret n°2016-448, venu modifier l’article R.316-3 du Code de la route.

Ce texte introduit une notion essentielle : la Transmission de Lumière Visible (TLV). Il s’agit du pourcentage de lumière qui traverse une vitre. Concrètement, plus une vitre est teintée, plus sa TLV est faible. Or, la loi impose que les vitres avant (pare-brise et vitres latérales avant) présentent une TLV d’au moins 70 %. Cela signifie qu'au moins 7 rayons lumineux sur 10 doivent pouvoir traverser la surface vitrée.

Cette obligation s'applique quelle que soit l'origine de la teinte : vitre d'origine ou film ajouté ultérieurement. Dès lors que la TLV mesurée est inférieure à 70 %, le véhicule est considéré comme non conforme.

Pourquoi cette réglementation ? Objectifs de sécurité routière

L’objectif principal de cette règle est d’assurer une visibilité optimale pour les forces de l’ordre, mais aussi pour les autres usagers de la route. Une teinte trop foncée peut empêcher de voir le conducteur de l’extérieur, ce qui complique les contrôles policiers et peut poser problème en cas d'accident ou d’interpellation.

Par ailleurs, une mauvaise visibilité peut aussi nuire à la conduite elle-même, notamment de nuit ou par mauvais temps. La TLV minimale vise donc à garantir une sécurité maximale, tout en laissant une certaine liberté pour les vitres arrière, moins critiques du point de vue de la sécurité publique.

Pour aller plus loin sur ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre article complet : Film teinté voiture : ce qu’il faut vraiment savoir en 2025.

Quelles vitres sont concernées par l’interdiction ou l’autorisation ?

Toutes les vitres d’un véhicule ne sont pas soumises aux mêmes règles en matière de teinte. Pour éviter toute infraction, il est crucial de savoir précisément quelles zones peuvent légalement être équipées d’un film solaire… et lesquelles sont strictement interdites.

Vitres avant, pare-brise, vitres arrière : ce qui est autorisé ou interdit

Lorsque l’on parle de film solaire sur les vitres d'une voiture, toutes les zones vitrées ne sont pas logées à la même enseigne. La réglementation distingue clairement les vitres situées à l’avant du véhicule, qui sont soumises à des contraintes strictes, des vitres arrière, qui bénéficient d’une plus grande liberté.

Voici ce qu’il faut retenir :

• Le pare-brise et les vitres latérales avant doivent respecter une TLV ≥ 70 %. Toute pose de film assombrissant réduisant ce seuil est illégale, sauf dérogation spéciale.
• Les vitres latérales arrière et la lunette arrière, en revanche, ne sont pas concernées par cette limite, ce qui permet une pose libre, même avec des films très foncés

Tableau comparatif des zones vitrées autorisées / interdites

Voici un tableau récapitulatif des règles en vigueur selon la zone du véhicule :

Zone vitrée	TLV minimale autorisée	Film solaire autorisé ?	Risques en cas d’infraction
Pare-brise	70 %	❌ Non	Amende 135 €, retrait 3 points
Vitres latérales avant	70 %	❌ Non	Amende, immobilisation possible
Vitres latérales arrière	Aucune limite	✅ Oui	Aucun (si rétros ext. conformes)
Lunette arrière	Aucune limite	✅ Oui	Aucun (sous conditions de visibilité)

👉 À noter : pour pouvoir teinter la lunette arrière ou les vitres arrière, le véhicule doit obligatoirement être équipé de rétroviseurs extérieurs fonctionnels des deux côtés.

Ce tableau illustre bien à quel point la TLV est le critère central pour déterminer la légalité d’un film solaire sur un vitrage. Une simple teinte d’usine peut suffire à faire passer un vitrage sous le seuil des 70 %, sans même ajouter de film. D’où l’importance de mesurer précisément la TLV avant toute pose, notamment sur les vitres avant.

Vous souhaitez équiper votre véhicule d’un film solaire conforme à la réglementation ? Faites appel à un professionnel et demandez un devis personnalisé en quelques clics pour une pose sur-mesure et certifiée.

Comment vérifier la TLV de ses vitres ?

Avant de poser un film solaire, encore faut-il savoir si vos vitres sont conformes. Or, sans outil adapté, impossible d’estimer à l’œil nu la TLV réelle. Voici comment la mesurer précisément, comme le font les professionnels et les forces de l’ordre.

Le photomètre : fonctionnement, usage

La Transmission de Lumière Visible (TLV) n’est pas perceptible à l’œil nu de manière fiable. Pour la mesurer avec précision, les professionnels et les forces de l’ordre utilisent un photomètre, aussi appelé opacimètre ou luxmètre spécifique auto.

Ce petit appareil électronique se fixe de part et d’autre de la vitre et envoie un faisceau lumineux pour mesurer la quantité de lumière qui traverse. Le résultat s’affiche instantanément sous forme de pourcentage : plus le chiffre est bas, plus la vitre est teintée.

En cas de contrôle routier, les forces de l’ordre peuvent procéder à cette mesure sur place. Si la TLV des vitres avant est inférieure à 70 %, même de quelques pourcents, l’infraction est constatée et les sanctions s’appliquent immédiatement.

Ce même outil est utilisé par certains centres de contrôle technique pour vérifier la conformité, bien que cela ne fasse pas encore partie des points obligatoirement contrôlés à chaque visite (hors cas particulier).

Peut-on mesurer soi-même ou faut-il passer par un professionnel ?

Il existe aujourd’hui des photomètres portatifs accessibles au grand public, en vente sur certains sites spécialisés. Mais attention : leur précision est très variable. Si vous souhaitez un diagnostic fiable avant une pose de film solaire ou pour vérifier la conformité d’un vitrage teinté d’origine, il est recommandé de :

• Faire appel à un centre agréé ou à un installateur professionnel équipé.
• Demander un certificat de conformité mentionnant la TLV après pose, délivré par l’installateur.

Ce document peut vous éviter bien des ennuis en cas de litige ou de contrôle routier. À noter que certaines enseignes comme Glastint, Variance Auto ou 3M proposent ce service en complément de la pose.

Quels sont les risques en cas d’infraction ?

Une simple erreur sur la teinte des vitres peut coûter cher. En cas de non-respect de la TLV minimale, les sanctions sont immédiates et parfois sévères. Mieux vaut les connaître pour éviter les mauvaises surprises lors d’un contrôle.

Sanctions : amende, retrait de points, immobilisation

Rouler avec des vitres avant trop teintées n’est pas une simple entorse esthétique au Code de la route : c’est une infraction sanctionnée au titre de la sécurité routière. Si la TLV mesurée est inférieure à 70 % sur les vitres avant, vous vous exposez à plusieurs conséquences immédiates :

• Amende forfaitaire de 135 €
• Retrait de 3 points sur le permis de conduire
• Possibilité d’immobilisation du véhicule si les forces de l’ordre estiment que la visibilité est gravement altérée
• Obligation de retirer le film non conforme avant de pouvoir reprendre la route légalement

En cas de refus ou de récidive, l’affaire peut même être portée devant le tribunal de police, avec des pénalités aggravées.

Ces mesures peuvent sembler sévères, mais elles sont motivées par la nécessité d'assurer une transparence suffisante pour garantir la sécurité de tous : piétons, cyclistes, motards, forces de l’ordre… et même le conducteur lui-même.

Contrôle technique : conséquences d’un film non conforme

Bien que la vérification de la TLV ne soit pas encore systématique lors du contrôle technique périodique, elle peut tout à fait être effectuée dans certains cas, notamment si l’opérateur détecte une teinte visiblement excessive sur les vitrages avant.

👉 Pour éviter tout refus ou mauvaise surprise, voici un guide complet sur les vitres teintées et le contrôle technique en 2025 à consulter avant votre prochaine visite.

Dans ce cas, la non-conformité peut être mentionnée comme défaut à corriger. Et si le film empêche de réaliser d’autres vérifications techniques (identification, défauts optiques), le contrôle peut être rejeté partiellement ou totalement.

Il est donc fortement recommandé de s’assurer de la conformité de ses vitres avant la visite. En cas de doute, il vaut mieux retirer le film ou demander une mesure préalable auprès d’un professionnel. Cela permet d’éviter des contre-visites inutiles… et coûteuses.

Existe-t-il des exceptions ou dérogations à la réglementation ?

Si la règle des 70 % de TLV est la norme, la loi prévoit quelques exceptions encadrées. Certaines pathologies médicales ou usages spécifiques du véhicule peuvent justifier une dérogation légale… à condition d’en faire la demande officielle.

Cas médicaux et véhicules blindés

Même si la loi sur la TLV minimale des vitres avant est stricte, elle prévoit quelques cas d’exception. Ces dérogations concernent principalement les conducteurs ou passagers atteints de pathologies nécessitant une protection accrue contre les UV ou la lumière, ainsi que certains types de véhicules spécifiques.

Ainsi, un automobiliste peut demander une dérogation médicale s’il justifie d’une affection particulière : lupus, photodermatose, hypersensibilité lumineuse, etc. La demande se fait auprès de la Délégation à la Sécurité Routière (DSR) via un dossier comprenant :

• Un certificat médical circonstancié (avec diagnostic précis)
• Un avis d’un médecin agréé
• Une demande écrite justifiant la nécessité d’un film assombrissant

En cas d’acceptation, un certificat de dérogation nominatif est délivré. Ce document doit être présenté en cas de contrôle routier, sous peine de verbalisation malgré la pathologie.

Par ailleurs, les véhicules blindés ou ceux affectés à des usages spécifiques de sécurité (transport de fonds, véhicules diplomatiques…) peuvent également être équipés de films opaques, dans le cadre d’un régime d’autorisation spécial.

Comment faire une demande de dérogation ?

La procédure de demande de dérogation reste encadrée et relativement longue. Elle passe par le portail officiel de la sécurité routière ou via un courrier postal. En pratique :

1. Le conducteur rassemble les pièces justificatives (certificats médicaux, lettre explicative).
2. Il adresse son dossier à la DSR ou à la préfecture compétente.
3. En cas d’acceptation, un avis favorable est notifié par écrit.

Attention : la dérogation est personnelle et non transférable, valable uniquement pour le demandeur, et parfois limitée à un seul véhicule identifié (par numéro d’immatriculation).

Quels sont les avantages du film solaire (dans le cadre légal) ?

Bien utilisé et conforme à la loi, le film solaire automobile peut offrir bien plus qu’un simple look personnalisé : c’est un véritable atout pour le confort, la santé et la sécurité des passagers.

Protection contre les UV, confort thermique, confidentialité

Si la réglementation impose des limites strictes sur les vitres avant, elle laisse une liberté totale à l’arrière du véhicule. Et c’est justement là que les films solaires prennent tout leur intérêt, en combinant esthétique, confort et protection.

En effet, lorsqu’ils sont posés dans le respect de la loi, ces films offrent de nombreux avantages concrets pour les automobilistes :

• Réduction de la chaleur dans l’habitacle, notamment en été, grâce à une meilleure isolation thermique
• Filtrage des rayons UV, limitant les risques pour la peau et le vieillissement prématuré des matériaux intérieurs
• Amélioration de la confidentialité pour les passagers ou les objets laissés à l’arrière
• Réduction de l’éblouissement, notamment pour les enfants ou passagers sensibles à la lumière
• Protection contre les éclats de verre en cas de bris, certains films ayant un effet “anti-éclatement”

Il est donc tout à fait possible de profiter des atouts d’un vitrage teinté, tant que la TLV des vitres avant est respectée. Les vitres arrière (latérales et lunette) peuvent être assombries selon les préférences, voire totalement occultées, à condition que les deux rétroviseurs extérieurs soient présents et fonctionnels.

En conclusion, bien utilisé, le film solaire automobile reste un excellent allié du confort et de la sécurité, à condition de ne pas franchir la ligne rouge légale. Et pour cela, rien ne vaut le conseil d’un professionnel certifié.

FAQ – Tout ce qu’il faut savoir sur les films solaires pour vitres de voiture

1. Peut-on poser un film solaire sur toutes les vitres d’une voiture ?

Non. Seules les vitres arrière et la lunette peuvent être librement teintées. Les vitres avant, y compris le pare-brise, doivent conserver une Transmission de Lumière Visible (TLV) d’au moins 70 %.

2. Qu’est-ce que la TLV et comment la mesurer ?

La TLV (Transmission de Lumière Visible) indique le pourcentage de lumière traversant une vitre. Elle se mesure à l’aide d’un photomètre, utilisé par les forces de l’ordre ou certains installateurs professionnels.

3. Quelle est la transparence minimale autorisée par la loi ?

Depuis le décret 2016-448, les vitres latérales avant et le pare-brise doivent laisser passer au moins 70 % de lumière. En dessous, le film est considéré comme illégal.

4. Que risque-t-on avec des vitres trop teintées ?

Une TLV inférieure à 70 % entraîne une amende de 135 €, un retrait de 3 points, voire l’immobilisation du véhicule. Le retrait du film peut aussi être exigé sur-le-champ.

5. Existe-t-il des exceptions médicales ?

Oui. En cas de pathologie nécessitant une protection lumineuse (ex. lupus), une dérogation médicale peut être obtenue via la Délégation à la Sécurité Routière, avec certificat médical et justificatifs.

6. Le contrôle technique vérifie-t-il la teinte des vitres ?

Pas systématiquement, mais une teinte excessive peut être signalée si elle empêche d’effectuer les vérifications. Cela peut entraîner un rejet partiel ou une contre-visite.

7. Combien coûte une pose de film solaire conforme ?

Le tarif dépend du nombre de vitres et du type de film. Comptez entre 150 et 400 € pour une pose partielle conforme. Les kits DIY sont moins chers mais risquent d’être mal posés ou non homologués.

8. Quels professionnels peuvent garantir la conformité ?

Des enseignes comme Glastint, Variance Auto ou des installateurs certifiés proposent la pose avec certificat de conformité, souvent accompagnée d’une mesure TLV post-installation.